SAMOURAIS - Les Chateaux

	LES CHATEAUX

	LES CHATEAUX JAPONAIS: Contrairement à une idée reçue, les châteaux Japonais ont tous été construits en l'espace d'une centaine d'années seulement ( 1550-1650). Ils sont la conséquence directe de l'arrivée des armes à feu dans le pays, et du pouvoir sans précédent de quelques grands généraux ( Nobunaga, Hideyoshi, Tokugawa ) L'ensemble est composé en son centre d'un donjon à 7 étages( Tenshu ), entouré de deux ou trois enceintes protégées par des douves. La taille des pierres utilisées pour les fondations des enceintes rendaient l'ensemble extrêmement solide, mais les bâtiments restant en bois, restaient sujets aux incendies. L'intérieur des donjons était fastueux, de style Shoin. Les murs et les Fusumas étaient recouverts de magnifiques peintures des plus grands artistes. --

	HIMEJI : ** Surnommé "le Héron Blanc, le plus connu des châteaux-forts Japonais n'a paradoxalement jamais connu le moindre combat. Achevé en 1609 par un général du clan Tokugawa, il est à la fois une merveille d'ésthétisme et de défense. Le donjon principal (Tenshu), gardé par 3 tours avancées n'est accessible qu'à travers un dédale de coursives fortifiées par 11 portes blindées successives et placées chacune à angle droit de la précédente. De plus, ces coursives étaient surplombées de parapets d'où les défenseurs pouvaient lâcher des flèches, des pierres ou de l'huile bouillante sur les attaquants. La valeur stratégique de ce château qui contrôlait le passage entre Kyôto et les provinces du sud du Japon méritait une telle sophistication de ses défenses. Il restera inattaqué jusqu'à la fin de l'époque des Shogun en 1868.**

	OSAKA : Elevé en 1586 par Toyotomi Hideyoshi, il fut l'un des châteaux les plus puissants de son époque. Pour le réaliser, on fit venir spécialement des pierres imposantes de l'île d'Awaji. Celles-ci furent utilisées en grande partie pour construire les immenses douves qui protègent le château. D'une superficie totale de 3,3 km sur 2,4 km, cette impressionnante construction était le siège d'une très puissante garnison pouvant abriter jusqu'à 10.000 samouraïs. L'intérieur du donjon était magnifiquement décoré par des peintures de l'école Kanô. Ce château fut le théâtre en 1615 de la chute du clan Toyotomi, quand Tokugawa Ieyasu décida d'éliminer Hideyori, le fils de son ancien maître Hideyoshi. Détruit durant la seconde guerre mondiale, il fut reconstruit à l'identique en 1947.**




	KUMAMOTO : * Grande ville du sud du Japon, Kumamoto contrôlait une grande partie de l'île de Kyushu. Son château était donc le résultat des améliorations continues des villas fortifiées bâties au fil des siècles. Construit en 1586 par le seigneur Kiyomasa Kato, le château comprenait 1 donjon principal, 1 donjon annexe, 49 tours de guets et près de 2 kilomètres de remparts et coursives. L'utilisation massive du bois sur l'ensemble de l'édifice donne la couleur sombre à l'ensemble des bâtiments. Après plusieurs siècles de paix, le château de Kumamoto connut des heures tragiques à la fin du shogunat en 1868. Une révolte contre l'ouverture du Japon à l'Occident, conduite par Saigo Takamori, amena la destruction du château en 1877. Les bâtiments qui restent aujourd'hui ont été reconstruits en 1960.**

	MATSUMOTO : * Bâti en 1504 par Shimadate Sadanaga, le château de Matsumoto prit la place d'une ancienne place-forte. Le lieu était stratégique, puisqu'en 1549, il fut le théâtre de combats et vit la victoire du grand général Takeda Shingen qui le confia au clan Masatoki. A la chute du clan Takeda, Nobunaga Oda, puis Uesugi Kagekatsu s'y succédèrent. Quand le château devint la propriété de Toyotomi Hideyoshi, il plaça le clan Ishikawa. Les derniers occupants furent le clan Toda qui occupa le château jusqu'à la fin des Samouraïs en 1866. Le donjon actuel ( Tenshu ) élevé en 1597 par le clan Ishikawa est le plus ancien du Japon. D'une hauteur de 6 étages, il est flanqué d'un donjon plus petit, et de nombreux remparts et de coursives. Deux éléments importants distinguent néanmoins le château de Matsumoto des autres édifices du Japon : sa couleur très foncée caractéristique de son architecture très sobre, et la position d son donjon entouré de douves intérieures,** élément assez rare au Japon.

	NAGOYA : * L'un des plus châteaux du Japon, malheureusement bombardé en 1945, et reconstruit à l'identique en béton en 1959. Ce bâtiment avait longtemps été la gloire de Nagoya par la puissance de l'édifice et sa décoration intérieure. Bâti par Tokugawa Ieyasu, maître incontesté du Japon dés 1600, pour son fils Yoshinao, ce château restera jusqu'en 1868 la propriété du clan Tokugawa. Par la suite, il servit de résidence pour le Domaine Impérial. Le château actuel de Nagoya est représenté par son donjon ( Tenshu ) de 5 étages ( 48 m de hauteur ) dans lequel une exposition retrace l'histoire de la forteresse originale ( Maquettes, documents, sabres, etc...). On peut y admirer également des portes coulissantes ( fusumas** ) décorées par de grands artistes de l'époque.

	MATSUYAMA :** Construit à partir de 1602, soit après la période de réunification du Japon, ce château est le plus grand et le plus beau après Himeji. Sa construction fut pourtant laborieuse et dura près de 43 ans ! Construit sur une colline très accidentée, les ingénieurs durent niveler le terrain de la première enceinte durant plusieurs années. Ceci augmenta singulièrement le coût de construction du projet. Le donjon en subit les frais, puisque conçu à l'origine avec 5 niveaux, il n'en compta finalement que 3 ! Les difficultés ne furent pas terminées pour autant. Détruit par la foudre en 1784, le donjon reconstruit en 1854 eut à subir en 1933 un incendie, puis fut rasé en 1945 par les bombardements. Reconstruit en 1969 presque à l'original, à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur, ce château est comme celui de Himeji, un "must**" à visiter.

	OKAYAMA : Probablement l'un des plus beaux du Japon, ce château surnommé Ujô ( Château du Corbeau ) par opposition au château du Héron de Himeji, fut construit en 1573 par Ukita Naoi. L'ensemble ne resta pas longtemps dans la famille, car son fils ayant combattu contre Tokugawa Ieyasu en 1600, fut dépossédé de cette forteresse. Ce sont les Kobayakawa qui en héritèrent pour une brève période. En 1603, ce château devint la propriété des Ikeda qui devinrent pour longtemps les vrais seigneurs d'Okayama. La partie la plus intéressante de l'ensemble reste le Tenshu ( donjon ) de 6 étages. Celui est fortement inspiré du donjon d'Azuchi ( Château d' Oda Nobunaga et détruit après sa mort ). Réduit en cendres par les bombardements de 1945 et reconstruit en 1966, il est très harmonieux et magnifiquement décoré à l'extérieur. La visite de la Tsukima-yagura** ( Pavillon pour admirer la lune ) permet de découvrir la seule structure encore d'origine du château.

	ODAWARA :* Ce château est indissociable du nom des Hôjô. Cette famille qui avait donné plusieurs Shikken ( régent des Shoguns ) au Japon de 1199 à 1333. En 1494, Hôjô Nagauji s'empara de cette forteresse, alors gouvernée par Ômori Yoriaki. Point important de passage, la ville d'Odawara était une étape stratégique sur la route du Tokaïdo ( Edo-Tokyo ). Résistant au seigneurs officiels de la région, le clan Uesugi, les Hôjô réussirent à se faire octroyer leurs droits en 1578 par Oda Nobunaga, à la mort d'Uesugi Kenshin. Mais cette reconnaissance allait être de courte durée, puisque qu'en s'opposant à Toyotomi Hideyoshi, les Hôjô subirent le siège et la destruction, 100 jours plus tard ,du chateau en 1590. Le domaine des Hôjô fut alors attribué à Tokugawa Ieyasu. La citadelle fut reconstruite plus modestement par un vassal des Tokugawa, le clan Ôkubo. Détruit durant la 2éme guerre mondiale, il ne reste plus aujourd'hui que le donjon du chateau, reconstruit en 1960. Il abrite quelques armures et documents racontant le passé d'Odawara.

	GIFU :* Située au nord de Nagoya, la ville de Gifu a toujours été une étape importante du Nakasendô ( une des deux routes reliant Kyoto à Tokyo). Son chateau, bâti sur une haute colline surplombant la ville, était donc une place militaire importante. Bâti en 1203, au sommet de l'Inaba Yama, la forteresse devint la résidence d'un des principaux vassaux de Kamakura. Le clan des Saito régna pendant plus de 200 ans sur la ville et son château. En 1564, Oda Nobunaga prenait la forteresse et la donna à son fils Nobutada, lui même allant s'installer dans son nouveau chateau d'Azuchi. Mais en 1580, à la mort de Nobudata, son fils âgé de seulement 1 an fut pris en charge par Toyotomi Hideyoshi. C'est en souvenir de cette aide que le dernier descendant de Nobunaga s'opposa à Tokugawa Ieyasu à la mort de Hideyoshi. Mal lui en prit, il fut assiégé au chateau de Gifu par deux généraux du nouveau Shogun : Kuroda Nagamasa et Fukushima Masanori. Vaincu, Nobunaga Hidenobu fut exilé et son chateau démantelé en 1600. Le chateau a été rasé, comme beaucoup d'autres, par l'aviation américaine en 1945, et reconstruit en 1956. Il ne reste aujourd'hui qu'un donjon de 3 étages, mais bénéficiant d'une vue splendide sur la ville en contrebas et ses environs.

	HIROSAKI -: Situé tout au nord du Japon dans la province Tohoku, le chateau d'Hirosaki est comme Himeji une citadelle construite après les guerres d'unification ( Momoyama ). Construit en 1601 par Tsugaru Nobuhira, allié et vassal de Toyotomi Hideyoshi, il ne connut pas de combat. Néanmoins, étant lui même chrétien, Tsugaru abrita dans son chateau en 1614 des combattants chrétiens, alors que commençaient les persécutions contre ceux-ci. Détruit par un incendie suite à un orage en 1805, le donjon actuel fut reconstruit en 1810, mais avec seulement 3 étages, au lieu des 5 initiaux. Il reste également à visiter les remparts et les douves du chateau et 5 grandes portes d'accès, toutes classées. A l'intérieur du chateau, un musée sur les Bushis présente de nombreuses armures, des sabres ( Katanas et Tachis ), mais également de nombreux documents d'époque ( gravures, lettres et calligraphie ). A l'extérieur, un superbe jardin Japonais** permet d'admirer en Avril de superbes cerisiers en fleurs ( Sakura ).

	HIKONE -:* Très beau chateau original du début de l'époque Edo et qui n'a connu aucun combat. Situé sur les bords du lac Biwa, le chateau domine la ville et bénéficie d'une vue splendide du haut de son donjon ( Tenshû ). Construit en 1603 et terminé en 1623, cette place-forte a toujours été celle de la famille Li. C'est l'ancêtre Naomasa qui s'empara de l'ancienne citadelle de la ville et en chassa les seigneurs. Son fils Li Naotaka bâtit le chateau actuel en l'entourant de larges douves, un donjon à trois niveaux et de nombreuses portes de garde. L'ensemble, construit sur plusieurs niveaux est esthétiquement très réussi. Au niveau militaire, la forteresse était difficile à investir, car les différents niveaux permettaient aux défenseurs de"bombarder" l'adversaire en contrebas. Le dernier descendant du chateau fut l'illustre Li Naosuke, premier ministre du nouvel Empereur Meiji, qui signa des traités d'alliances avec les occidentaux ( USA, Grande Bretagne, France ). Il fut assassiné deux ans plus tard en 1866, par des nationalistes furieux contre ces traités, en sortant du palais Impérial d'Edo ( Tokyo ). On peut aujourd'hui admirer le raffinement de ce chateau et les très beaux jardins** aménagés autour.

	SHIMABARA -:* Superbe reconstitution historique datant de 1964 et reproduisant à l'identique l'ancien chateau détruit en 1870. Construit en 1624, à la période finale de construction des grandes forteresses, il appartient à la famille Matsukura. Le premier de ces seigneurs, Shigeharu, doit affronter en 1637 la révolte de 35.000 paysans révoltés contre leurs maîtres. Le seigneur voisin d'Amakusa subit la même révolte. Matsukura Shigeharu ne parvint pas à mater cette révolte et dut demander l'aide du Shogunat Tokugawa. Il pérît lui-même lors du siège des insurgés au chateau voisin de Hondo en Avril 1638. Cet incident a marqué depuis ce temps le chateau et la ville de Shimabara. Une partie de l'actuel donjon du chateau renferme d'ailleurs un musée de la révolte des paysans chrétiens dirigés par Amakusa Shiro. Aujourd'hui, le chateau qui a gardé son nom d'origine, Moridake-Jô, se compose d'un superbe donjon de 5 niveaux** et d'une tour de garde située sur les remparts. L'ensemble est assez impressionnant par la taille des édifices. Par contre l'intérieur reste assez inintéressant, si ce n'est les musées qu'il abrite.

	INUYAMA -:* L'un des dix châteaux originaux du Japon. Appelée le Chateau Blanc, cette forteresse se présente presque dans l'état original de sa construction en 1425. Bâtie par Shiba Yoshitake, en haut d'une colline dominant la rivière Kiso, elle fut confiée en 1435 au clan Oda. En 1584, Ikeda Nobuteru s'en empare au prix d'un long combat, mais battu la même année par Tokugawa Ieyasu, à la bataille de Nagakute, son clan doit céder le chateau. Les Tokugawa ne garderont pas très longtemps cette place forte. Ils la confient à leurs vassaux, le clan Naruse. Ceux-ci réparent le donjon, abîmé par les combats et y résident jusqu'à la restauration Meiji. Aujourd'hui seul le donjon a été conservé et restauré il y a juste quelques années. La forme très esthétique de ce chateau est la raison de sa célébrité. Le dessin de ses toitures rappelant les temples Japonais ( de style Irimoya** ) est particulièrement harmonieux. La vue en haut du donjon, sur la rivière en contrebas, est un vrai plaisir. Au pied de la colline, un très beau jardin Japonais met particulièrement bien le chateau en valeur.

	HIROSHIMA -: Ce bâtiment fut l'un des plus grands châteaux du Japon. Utilisé pour contrôler toute la région, et surtout la route vers les provinces de Shikoku, toujours rebelles, il était une pièce maîtresse dans la politique des Shogun Tokugawa. Construit en 1589 par le seigneur Mori Terumoto, il fut baptisé le "Chateau de la Carpe". Sa taille gigantesque nécessita de nombreux artisans et ouvriers, qui en s'installant au pied du chateau formèrent la ville elle-même. Quelques années plus tard, Mori Fukushima, alors seigneur d'Hiroshima, se heurta à la politique implacable des Shogun Tokugawa pour le contrôle des provinces. Une violente inondation ayant abîmé les enceintes de la forteresse, il se vit refuser la permission de la réparer. Fukushima outrepassa cet ordre et se vit confisquer son chateau, qui devint, dés lors, une propriété de l'État. En 1894, la forteresse devint, pour 7 mois, le centre du Japon lorsque l'Empereur Meiji choisit de diriger ses troupes engagées dans la guerre Sino-Japonaise. En 1931, l'ensemble de la forteresse fut déclarée Trésor National, mais le 6 Août 1945, la première bombe atomique de l'histoire détruisit la ville et son chateau. Reconstruit en 1958, il ne comporte aujourd'hui que le donjon ( Tenshu ) à 3 niveaux et ses remparts. La couleur foncée du donjon provient de la teinte naturelle du bois** utilisée pour sa construction, et non recouvert d'un revêtement blanc comme dans la plupart des châteaux Japonais

	AZUCHI -:** Chateau mythique entre tous, Azuchi a été à la fois le premier et le modèle de tous les autres châteaux Japonais. Symbole de la puissance de son seigneur, Oda Nobunaga, il a été l'une des plus grandes réalisations militaires du Japon et également utilisé comme nouvelle base de commandement. Il représente enfin la consécration des châteaux de plaine ( Hirajô ) au détriment des précédentes forteresses de montagne ( Yamashirô ). En 1576, Oda Nobunaga, au faîte de sa gloire, décide de montrer celle-ci grâce à un magnifique chateau lui permettant, également, de contrôler la capitale Impériale. Le site d'Azuchi convient parfaitement, étant à la croisée des 3 grandes routes de l'empire ( Tokaidô, Nakasendô et Hokurikudô ). Les travaux débutent rapidement et nécessitent une armée d'ouvriers et d'artistes. Le donjon ( Tenshu ) à 5 niveaux nécessite 3 ans de travaux. Il possédait un niveau octogonal tout à fait inédit dans l'architecture militaire Japonaise. Au début de 1582, l'ensemble du chateau, avec ses trois enceintes et ses somptueux palais décorés, est enfin terminé. Les plus grands artistes ( Kanô Eitoku ) en ont fait un chef d'oeuvre. Mais Oda Nobunaga n'aura pas le temps d'en profiter. Le 01 Juin 1582, Akechi Mitsuhide l'assassine à Kyôto. Deux jours plus tard, le meurtrier va s'acharner sur le chateau d'Azuchi, symbole de son maître détesté. Tout est brûlé, pillé et détruit systématiquement. Le plus beau des châteaux n'aura vécu que quelques mois**, et ne sera jamais reconstruit.

	AIZU WAKAMATSU -:* Ce chateau a connu bien des heures tragiques, et reste dans la mémoire des Japonais, comme le symbole de la fin du shogunat. Vers 1190, Surawa Yoshistura reçut le fief d'Aizu et changea son nom de famille en Ashina. En 1384 Ashina Morinori, un de ses descendants fit bâtir le premier chateau, et lui donna le nom de Kurokawa. Deux siècles plus tard, en 1583 le dernier descendant des Ashina mourrait sans héritier. C'est un de ses ennemis, Satake Yoshihige qui occupa le chateau, et le donna à son fils âgé de...12 ans ! Pour le jeune garçon, les choses furent rapidement tragiques. Les guerriers de l'ancien clan Ashina firent appel à Date Masamune qui fit le siège du chateau et le prit en 1589. Mais dés 1590, Toyotomi Hideyoshi le confia à un autre général, Gamo Ujisatô ( 1557-1596 ). Durant 6 ans, ce dernier remit en l'état le chateau, l'agrandit et lui donna le nom de "Tsuruga". En 1643, c'est le demi-frère du Shogun Iemitsu, Hosina Masayuki, qui hérita, à son tour, du chateau. Le clan des Hoshina sera un vassal fidèle au Shogunat en surveillant ainsi tous les seigneurs du nord du Japon. Mais le chateau va se rendre très célèbre pour sa dernière bataille en Septembre 1868. Alors que presque tout le Japon est passé dans les mains des troupes impériales, seul le chateau des Hoshina reste fidéle au Shogunat et résiste encore. Le seigneur Hoshina Katamori refuse de se rendre. La ville et le chateau sont alors rasés. C'est à ce moment également que se produira le fameux suicide des Byakko Tai**. La forteresse aujourd'hui très bien reconstruite, est très impressionante.

	FUSHIMI -: Situé au sud de Kyôto, le nom de Fushimi est lié au nom et au règne de Toyotomi Hideyoshi. Après la destruction du somptueux chateau d'Azuchi d'Oda Nobunaga en 1582, Toyotomi Hideyoshi souhaitait, lui aussi, symboliser son pouvoir et sa richesse par une forteresse exceptionelle. Après avoir délaissé le Juraku Tai, au centre de Kyôto, il choisit la colline des pêchers ( Momoyama ) pour y bâtir son nouveau château. En 1593 la construction de la forteresse commence. Les plus grands artistes y participent, dont le fameux peintre Kanô qui réalise de nombreux paravents et Fusumas ( portes coulissantes ). Le nouveau maître du Japon fait même installer une pièce spéciale pour la cérémonie du thé ( Cha No Yu ) entièrement recouverte de feuilles d'or. Hideyoshi veut que sa résidence soit la plus luxueuse possible. Il y réside jusqu'à sa mort en 1598. Tokugawa Ieyasu s'y installe à son tour au lendemain de sa victoire à Sekigahara, et ce jusqu'à la chute du chateau d'Osaka en 1615. Installé à Edo ( Tokyo ), le 3éme Shogun Tokugawa décide d'effacer ce qui reste du clan Toyotomi et fait raser le chateau en 1623, dispersant les plus belles pièces du mobilier dans les principaux temples de Kyôto. En 1964**, la municipalité de Fushimi décide de reconstruire à l'identique l'ancienne forteresse de Hideyoshi, et d'y abriter un musée consacré au Taikô.

	EDO ( TOKYO ) -: * Le dernier des plus grands châteaux du Japon, aujourd'hui disparu, reste le symbole de la puissance du clan Tokugawa, puis de la famille Impériale depuis plus de 4 siècles. C'est en 1457 que le seigneur Otâ Dokan fit élever la première forteresse près du village de pêcheurs d'Edo. Entourés d'une muraille percées de 25 portes fortifiées, les bâtiments principaux restaient relativement modestes. En 1590, après l'anéantissement du clan Hôjô à la bataille d'Odawara, Tokugawa Ieyasu reçut la province du Kantô et décida de s'établir à Edo. L'ancienne forteresse fut entièrement rasée, et les marécages avoisinants asséchés. Tokugawa Ieyasu fit construire alors une grande forteresse entourées de plusieurs enceintes concentriques. Le donjon ( Tenshu ) était à 7 niveaux et dominait toute la ville. N'ayant subi aucun assaut, le chateau d'Edo fut encore agrandi et embelli par les Shoguns Tokugawa qui succédèrent à Ieyasu. En 1868, à la restauration Impériale de Meiji, Edo devint la capitale Impériale du Japon, prit le nom de Tokyo, et le nouvel Empereur vint s'installer dans le chateau des Tokugawa. Malheureusement en 1873 un incendie dévasta totalement le chateau. Reconstruit en partie, il fut, cette fois, rasé dura,t la seconde guerre mondiale. Il ne reste plus aujourd'hui que les douves extérieures et quelques tours de guets ( Yagura** ) qui entourent l'emplacement de l'ancien chateau.

	MATSUE -: Voici l'un des dix châteaux originaux du Japon, parfaitement conservé, depuis plusieurs siècles, dans son état original. Située sur la côte occidentale de l'île de Honshu, cette place-forte est l'une des moins connues du Japon, malgré sa superbe architecture. Celle-ci est inspirée de plusieurs forteresses comprenant un donjon ( Tenshu ) accolé à une bâtiment servant d'entrée fortifiée. Bâti en 1611 par le Daimyo du clan Horio, ce château permettait de contrôler une partie de la province de Chugoku, longtemps fief du clan Môri. Passé aux mains de plusieurs grandes familles de guerriers, elle était la propriété du clan Matsudaira à l'époque Meiji. La partie la plus intéressante du château reste le donjon, constitué de 6 étages, et dont la particularité est d'être recouvert de bois noir, comme celui de Matsumoto. A l'intérieur du donjon, les grandes salles intactes ont été aménagées pour recevoir une collection très intéressante d'armes et d'armures de la période Momoyama et Edo**. Les abords de la forteresse permettent de visiter quelques quartiers de familles Samurai de la période Edo.